vendredi 8 décembre 2017

Un vol à nul autre pareil

Au vu de l'année qui s'annonce, et notamment au regard des solutions radicales et complètement absurdes proposées par certains politiques pour résoudre certains problèmes, nous allons sans doute passer une année vraiment spéciale. Et par cela, j'entends une année particulièrement déprimante. Alors, pour éviter le blues de 2016, j'ai pris une résolution : celle de contrebalancer tout ça en réalisant tous mes rêves. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai oublié de voir petit, avec mon premier rêve. Le week-end dernier, j'ai en effet atteint des sommets... lors d'un combat aérien ! L'idée vous paraît invraisemblable ? Attendez donc que je vous rapporte la chose, et cela vous semblera probablement encore plus invraisemblable. Cette activité se passe près de Bordeaux, et est résolument unique en Europe. J'ai tout d'abord embarqué à bord d'un authentique biplan vintage. En tant que pilote, moi qui n'avais encore jamais piloté. Et ce n'était là qu'un début : après m'être familiarisé avec les commandes, je me suis carrément engagé dans un combat aérien contre un autre avion ! Bien évidemment, c'était un simple jeu de rôle : il s'agissait en fait d'un laser game dans les nuages, mais tellement réaliste que dès lors que je mitraillais ma cible, une traînée de fumée s'échappait de l'appareil. Autant vous dire que c'est un peu plus prenant qu'une simulation de jeu vidéo, étant donné qu'à part les balles, tout est réel. C'est à tel point que quand j'ai regagné le tarmac, j'étais carrément exténué : le stress m'avait complètement vidé. Vous vous demandez sans doute si l'adrénaline permet vraiment de compenser la noirceur de l'actualité ? Eh bien oui, je peux vous assurer que ça marche. Pour preuve : les sottises lancées par Trump me passent maintenant par-dessus la tête. Et ça fait un bien fou ! :) Si vous êtes comme moi un passionné d'adrénaline, je vous invite vraiment à tester cette expérience-là : ce n'est pas tous les jours qu'on peut vivre une telle chose, piloter un avion et se mettre dans la peau du Baron Rouge ! Vous trouverez plus d'informations ici, si ça vous tente. ;-) A lire sur le site de ce combat aérien


jeudi 7 décembre 2017

Les principales observations du rapport public de 2013 : « Gérer les enseignants autrement »

Le cadre d’exercice du métier enseignant est caractérisé par un décalage entre l’évolution des missions des enseignants et leurs obligations de service, définies sur une base hebdomadaire. Celles-ci n’intègrent pas (second degré) ou mal (premier degré) les activités hors heures de cours. La gestion des enseignants est segmentée (rupture entre le premier et le second degré) ce qui ne correspond pas à la notion de « socle commun » (de l’école à la fin du collège). En dépit de la reconnaissance législative de la dimension collective du travail de l’enseignant, son organisation reste définie sur une base individuelle. Ni les directeurs d’école, ni les chefs d’établissement ne peuvent jouer correctement le rôle d’impulsion et de pilotage du travail collectif, que les textes leur reconnaissent pourtant. La répartition des moyens enseignants et l’affectation des enseignants ne s’effectuent pas selon les difficultés scolaires constatées. Les enseignants ne sont pas affectés en fonction de leurs expériences personnelles, ni selon les besoins des élèves concernés. En l’absence d’adaptation du cadre de service (modulation du temps de travail et des rémunérations) à la difficulté des fonctions, certains postes souffrent d’un manque d’attractivité. Une gestion dominée par l’uniformité des règles en matière d’évaluation, d’avancement et de rémunération, souvent au détriment des jeunes enseignants et des postes les plus sensibles, a un effet démotivant et freine toute adaptation des moyens aux besoins. Si les enseignants sont nombreux, ils sont moins rémunérés que les autres cadres de la fonction publique de l’État et que leurs homologues étrangers. Il n’y a pas de programmation pluriannuelle des effectifs, en dépit de ce qui est prévu par la loi, dans une gestion de l’offre de formation qui favorise le second degré (lycée) au détriment de l’enseignement primaire. En conclusion, la Cour préconisait une réforme d’ensemble de la gestion des enseignants dont les objectifs seraient une meilleure adéquation des modalités de recrutement et de formation aux exigences du métier d’enseignement, une adaptation des obligations de service aux besoins en établissement, la rénovation des mécanismes de répartition et d’affectation des enseignants, pour prendre résolument en compte les besoins des élèves.

vendredi 17 novembre 2017

La SPA part en guerre contre la corrida

 La SPA a déposé plainte contre les acteurs de la corrida pour cruauté envers les animaux. L’association annonce des actions judiciaires dans les mois à venir sur quatre grands thèmes : les animaux de divertissement, d’élevage, d’expérimentation et enfin l’animal domestique. La SPA entre en guerre contre les «tortionnaires des bêtes». L’association a déposé plainte, ce jeudi, à Paris pour «sévices graves et actes de cruauté» envers les taureaux et les chevaux visant les toreros, les organisateurs et les municipalités qui les autorisent. Présidente de la SPA, Natacha Harry a décidé de «s’engager de manière énergique sur un grand plan d’actions judiciaires contre les tortionnaires des bêtes» pour «donner un coup d’accélérateur à la lutte contre les maltraitances animales sous toutes ses formes, comme la corrida qui met en spectacle la souffrance animale pour divertir les êtres humains». «Les affichages, les pétitions, le travail que l’on fait auprès des politiques ont montré leurs limites. Nous allons donc agir sur un plan judiciaire pour faire évoluer la législation en France et nous commençons par la corrida qui perdure dans 10 départements français au titre d’une exception culturelle», a-t-elle déclaré. Ce plan d’actions judiciaires s’appuie sur le statut des animaux reconnu depuis 2015 dans le Code civil comme des êtres vivants doués de sensibilité, a expliqué Eric Gaftarnik, secrétaire général de la SPA. «La plainte que nous avons déposée concernant la corrida sera suivie d’autres actions judiciaires, comme des citations directes. Dans ce cadre nous attaquerons directement les organisateurs de corridas lorsqu’elles se produiront, à savoir les municipalités, les sociétés organisatrices, les toreros», a-t-il dit précisant «travailler en collaboration avec la Flac» (Fédération des luttes pour l’abolition de la corrida). 

jeudi 9 novembre 2017

Forum économique d'Helsinki

Si vous me lisez régulièrement, vous avez dû constater que, de manière générale, je suis un fervent défenseur du libre marché. Pourtant, je n'en suis pas un défenseur aveugle. La semaine dernière, par exemple, j'ai assisté à un séminaire à Helsinki où j'ai pu voir que certains le défendaient jusqu'à l'absurde. Parce que le libre marché trouve à mon sens une limite dès lors qu'on aborde ce qu'on appelle la tragédie des biens communs. Le mieux pour me faire comprendre est de prendre ici un exemple. Prenons un pêcheur. Lorsqu'il fait ses comptes, il ne tient logiquement compte que de ses propres recettes et coûts. Chaque pêcheur omet cependant de tenir compte des frais qu'il occasionne à tous les autres pêcheurs : le coût de la surpêche, voire de l'extinction de certaines espèces de poissons. Pourtant, le coût réel pour la société est dans ce cas supérieur aux coûts individuels par pêcheur. De fait, lorsque chaque pêcheur ne prend en considération que son propre bateau, il sous-estime le coût réel d'un point de vue structurel. Par conséquent, la pollution est supérieure au niveau socialement souhaitable, parce que les pêcheurs tiennent uniquement compte de leurs propres intérêts et négligent ceux de la société. Pour résumer, donc : la somme de tous les choix individuels des producteurs et des consommateurs ne mène plus au final à un résultat socialement optimal. C'est là à mon sens un cas des plus évidents où le libre marché trouve sa limite, et où une intervention publique est souhaitable. Car des entreprises individuelles, des consommateurs, voire des pays tout entiers, ne parviennent pas à (ou ne veulent tout simplement pas) internaliser les conséquences de leurs actes sur les autres. C'est pourquoi chaque acteur doit, d'une manière ou d'une autre, être sensibilisé aux coûts qu'il occasionne aux autres. C'est bien le seul domaine où le libre marché doit à mon sens être régulé, mais c'est un domaine où il doit à tout prix être régulé. Car de fait, ce coût caché augmente de manière dramatique à mesure qu'il n'est pas pris en compte ! Pour finir, j'aimerais dire un mot sur ce séminaire à Helsinki. La direction a cette fois fait appel à une nouvelle agence pour l'organiser, et je dois dire que nous n'avons pas eu à le regretter. Je vous mets en lien le site de cette agence, si vous projetez d'organiser un séminaire. Retrouvez plus de renseignements sur l'organisateur de séminaire entreprise à Helsinki.

jeudi 5 octobre 2017

Le mal-logement

Sur le front du mal-logement, la plupart des indicateurs sont au rouge. Près de 15 millions de personnes sont aujourd’hui victimes de la crise du logement et soumises à des formes plus ou moins graves de mal-logement : 4 millions sont mal logées et 12 millions fragilisées dans leur rapport au logement (dont un million entrent dans ces deux grandes catégories). Loin de régresser, le mal-logement s’installe même s’il est difficile de comparer l’évolution, entre 2006 et 2013, du nombre total de mal-logés. Malgré tout, il est possible pour la plupart des indicateurs du mal-logement, de dégager des tendances significatives. La plupart de ces chiffres, issus de l’Enquête nationale Logement ou de données administratives, montrent une dégradation de la situation, qu’il s’agisse du nombre de personnes sans domicile (en hausse de 50 % entre 2001 et 2012), de l’hébergement contraint chez des tiers (+ 19 % pour la période 2002-2013), de la part des ménages ayant froid (+ 72 % entre 1996 et 2013), des assignations en justice pour impayés (+ 21 % entre 2006 et 2015) et des expulsions (+ 33 % entre 2006 et 2015), de la difficulté à déménager (mobilité résidentielle en baisse de 13 % entre 2006 et 2013) ou de l’attente d’un Hlm (la hausse du nombre de demandeurs est de 12 % entre 2006 et 2013). La crise n’est pas forcément là où on l’attendait. Les locataires continuent de payer leur loyer, puisque le nombre de locataires en impayés semble stable à près de 500 000 ménages, après une hausse marquée entre 2002 et 2006. Mais à quel prix… En 2013, les Français sont 6 % de plus à se serrer en surpeuplement accentué qu’en 2006, alors que ce grave problème semblait en décroissance continue depuis des décennies. 42 % de plus à subir un effort financier excessif pour payer leur logement. 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage à cause de son coût.

mercredi 27 septembre 2017

Envole-moi

N'étant pas Dennis Tito, je ne pourrai probablement jamais voir la rotondité de notre belle planète. Cette expérience-là restera réservée aux plus aisés que moi. Pour autant, j'ai quand même pu vivre dernièrement la chose qui attire le plus dans la vie d'un astronaute : la gravité zéro. Il y a quelques semaines, j'ai en effet accompli un vol parabolique depuis Los Angeles. Cela m'a fait dépenser une petite fortune, et c'était relativement rapide : le programme se résumait à quinze paraboles produisant chacune vingt secondes d'apesanteur. Mais en réalité, je n'aurais pu mieux dépenser mon argent. Certains de mes amis ont été effaré que je débourse une telle somme pour ce précieux instant. Et il est certain que si l'on s'en tient à leur logique toute mathématique, cinq mille euros pour 330 secondes de vie, ça peut sembler aberrant. Mais cela représente d'après moi quelque chose de bien plus important que des objets de consommation. C'est une expérience qu'on ne vit qu'une seule fois dans sa vie, et qu'on n'oublie pas. Je n'oublierai jamais ce vol : je n'ai qu'à fermer les yeux pour me souvenir des sensations que j'ai éprouvées là-haut, de ce moment si particulier où j'ai senti mon corps s'envoler. En un sens, cette sensation inhabituelle s'est gravée dans mon esprit et dans mon corps. C'est sans doute son caractère si rare qui est à l'origine de cela : encore aujourd'hui, il y a quelque chose d'incroyable dans cette expérience d'apesanteur. Cette dernière ne peut se vivre que depuis le sol. Il aura fallu attendre nos premiers pas dans l'espace pour qu'on puisse enfin apprécier cette sensation inédite. Aucun animal, ni aucun des milliards d'humains ayant vécu avant ça n'avait jamais pu goûter à une sensation de ce type ! Et aujourd'hui encore, les particuliers qui y ont goûté forment un cercle restreint, compte tenu la population totale de la Terre ! Alors pour ma part, je considère plus comme un honneur que comme un gâchis d'avoir pu vivre ce moment ! Si vous souhaitez vous aussi découvrir à quoi ressemble la vie sans gravité, je vous mets en lien le site par lequel je suis passé ce vol en apesanteur !


vendredi 21 juillet 2017

Balade Romaine

Le plafond de verre des femmes

La loi du 12 mars 2012 impose, depuis le 1er janvier 2013, que les nominations de nouveaux agents aux principaux emplois de l’encadrement supérieur et dirigeant de l’État, des collectivités territoriales et de la fonction publique hospitalière soient pourvues par au moins 20 % de personnes de chaque sexe. Ce taux sera porté à 30 % en 2015, et à 40 % à partir de 2018. Le Gouvernement s’est engagé à l’exemplarité dans la gestion de ses plus hauts cadres. Le Gouvernement s’est fixé comme objectif d’atteindre, dès 2017, avec un an d’avance sur le calendrier de la loi du 12 mars 2012, un pourcentage d’au moins 40 % de cadres féminins dans le flux des nominations aux emplois d’encadrement supérieur et dirigeant de l’État. Depuis 2012, le Gouvernement a fait le choix du volontarisme et de l’exemplarité. Les objectifs assignés par la loi pour 2013 sont ainsi dépassés : en 2013, les femmes ont représenté 32 % des nouvelles nominations aux emplois de cadres dirigeants et aux emplois de direction, contre 27 % en 2012. L’obligation légale est tenue : ces résultats traduisent l’engagement de tous les ministères, qui ont développé des programmes spécifiques pour favoriser l’ascension hiérarchique des femmes les plus prometteuses. les efforts porteront sur l’organisation du travail au sein des ministères (chartes du temps favorisant l’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle), la révision des règles de mobilité géographique ou de tout autre frein pour l’avancement ou la promotion des femmes. La ministre de la fonction publique a engagé la concertation avec les organisations syndicales en ce sens. Ces progrès participent des mesures fortes adoptées par l’Etat pour réussir l’égalité professionnelle dans la fonction publique : le 8 mars 2013, le premier accord global sur l’égalité professionnelle a été conclu avec les organisations syndicales et les représentants d’employeurs. Sa mise en oeuvre se décline dans tous les ministères selon un calendrier accéléré décidé lors du second comité interministériel aux droits des femmes, le 6 janvier 2014.

mardi 27 juin 2017

Jambes en l'air... en avion de chasse

Ou comment trouver un titre racoleur. :) Même si le titre dit bien ce que j'ai vécu littéralement. Avant-hier, j'ai en effet réalisé un vieux rêve : j'ai fait un vol en avion de chasse au cours duquel je me suis retrouvé la tête en bas à de nombreuses reprises. Je ne pense pas qu'on puisse décrire un tel vol, mais je vais m'y employer autant que faire se peut, et tant pis si tout ça vous semble un peu confus. Je vous épargnerai les détails logistiques pour me focaliser sur les sensation. Avant-hier, je suis donc allé à l'aéroport pour y exécuter mon vol. Celui-ci n'avait pas lieu sur un Rafale, mais sur un Fouga Magister, qui a longtemps servi d'avion d'entraînement à la Patrouille de France. C'est un appareil qui n'a pas vraiment le look d'un avion de chasse (il a des couleurs éclatantes), mais c'est en tout cas un avion idéal pour la voltige. Dès que je me suis retrouvé attaché à mon siège, je me suis senti comme un poisson dans l'eau. Si la première partie de vol s'est avérée plutôt tranquille, avec un vol à basse altitude qui m'a permis de profiter du paysage et des sensations de vitesse, le vol a pris un tout autre visage quand a démarré la phase de voltige ! On le sent passer dès la première série de tonneaux, quand on est soudain écrasé contre son siège en raison de la vitesse. La pression est vraiment impressionnante. Pour vous donner une idée, on doit encaisser 4,5 G dans certaines figures et le poids est alors multiplié d'autant ! Au lieu de peser 75 kilos, on en pèse alors 337 ! Dans ces moments-là, on doit aussi se contracter le plus possible afin d'éviter le blackout : la perte de conscience en raison d'un cerveau trop peu irrigué en sang ! Je sais bien que présenté de la sorte, l'expérience ressemble assez à un supplice, mais croyez-moi : à vivre, c'est une sensation magnifique et inoubliable. Cela dit, basculer des G positifs aux négatifs en permanence est véritablement éprouvant pour le corps. On peut même dire que ça remue pas mal et que ça a tendance à filer la nausée. Et même si j'ai aimé cette aventure extraordinaire, j'ai aussi été enchanté quand est venu le moment de prendre la route du retour. A la descente de l'appareil, j'avais même les jambes un peu flageolantes. En tout cas, je ne risque pas d'oublier ce vol en Fouga Magister avant longtemps ! Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de cette activité de vol en avion de chasse.


mardi 20 juin 2017

Si la distribution gère le bio

 En l'espace d'une dizaine d'années, l'agriculture biologique a été plébiscitée par les paysans et les consommateurs. Bien qu'elle soit restée le parent pauvre de la politique agricole commune avec des aides marginales, le nombre de paysans qui se lance dans la bio explose littéralement. Les ventes augmentent de plus de 15 % par an en Allemagne ou en France. C'est lorsqu'une politique publique fonctionne qu'il devient urgent de la réformer et c'est le cas avec l'agriculture biologique qui est le seul secteur agricole et alimentaire qui a le vent en poupe. Dacian Ciolos, Commissaire européen en charge de l'Agriculture de 2009 à 2014, était parfaitement conscient de cette mutation en profondeur de l'agriculture et de la consommation en Europe. Son souhait en 2013 lorsqu'il présenta son projet de réforme était clair: générer un cadre européen cohérent capable d'empêcher les fraudes futures tout en facilitant le développement de l'agriculture biologique dans tous les pays de l'Europe. Mais l'engouement pour la bio porte en effet les germes potentiels de son affaiblissement. En quelques années, ce secteur a connu une mutation en profondeur. Les industriels de la transformation et les grandes surfaces généralistes ont flairé l'aubaine. Ces acteurs de la dernière heure organisent dans l'ombre un travail de sape. Plutôt que de soutenir la production biologique en Europe, un nombre de plus en plus important d'entre eux se tournent vers les importations en provenance de pays tiers dont les cahiers des charges sont moins stricts que ceux appliqués ici. Les consommateurs veulent des produits bio sans résidus de pesticides. D'accord, mais la question de la responsabilité est évacuée du débat. Si le paysan bio a triché, il doit être sanctionné comme cela a toujours été le cas. Si sa récolte a été contaminée par les épandages de pesticides réalisés par ces voisins sur leur champ, dans ce cas même si il est impossible de savoir avec certitude d'où vient la pollution, il doit recevoir une compensation pour sa perte financière. Rappelons que 90% des pollutions ne viennent pas des champs des paysans mais de la chaine alimentaire. Le contrôle dans les camions, les silos à blé, et chez les transformateurs est parfois laxiste. Le principe « pollueur payeur » doit être appliqué à la lettre. Cette question est donc simple à régler. Pour autant, la bio ne se réduit pas à "0 pesticides dans mon assiette". Elle concerne des conditions de travail équitable, des prix corrects, une amélioration considérable du bien-être animale, une autonomie des fermes. L'agriculture biologique ce n'est pas l'agriculture industrielle sans pesticides. Le développement de l'agriculture bio en Europe passe par la mise en place d'un marché des semences biologiques. Aujourd'hui, on impose aux paysans de se rabattre sur des variétés hybrides conçues par l'industrie et pour l'agriculture industrielle. Ces Formules 1 sont-elles adaptées pour les chemins de campagne ? Nous militons pour la mise en place progressive d'une filière de semences 100 % bio. Face à nous de nouveau Monsanto, Bayer et Limagrain qui veulent continuer à jouir du monopole qu'ils ont réussi à imposer ces dernières décennies. Cette réforme exige un contrôle strict sur les importations européennes, ce que les importateurs et la grande distribution ne veulent pas voir se mettre en place. Ils préfèrent s'approvisionner sur les marchés extérieurs parce que c'est moins cher et moins contrôlé. L'Europe est importatrice nette de produits bio. Va-t-on continuer dans cette voie ou enfin, prendre les moyens de faire décoller enfin l'agriculture bio dans les états membres, en finançant les conversions, en la protégeant des contaminations ? Renforcement des contrôles sur les importations de produits bio? Cette fois ci nous avons Carrefour, Casino et leurs confrères européens qui nous mettent des bâtons dans les roues. Importer moins cher et gonfler les marges: la bio est devenue leur poule aux œufs d'or. Ces grands groupes internationaux placent les intérêts de leurs actionnaires avant ceux des consommateurs. La question centrale est la suivant: laisserons-nous la grande distribution dicter sa loi dans l'agriculture biologique? La balle est maintenant dans le camp des ministres de l'agriculture. 

mercredi 14 juin 2017

Hypocrate...

Non, il n'y a pas de faute d'orthographe dans le titre de ce billet. Celui-ci correspond parfaitement au sujet du jour : un mélange d'Hippocrate et d'hypocrite. Aujourd'hui, je vais en effet vous parler de Michel Aubier.
Pneumologue réputé, Michel Aubier a écumé durant des années les plateaux télé pour donner son avis sur la pollution de l'air. Et le discours qu'il n'a cessé de marteler, c'est que les particules fines du diesel ne sont pas si dangereuses que ça. Il l'a même répété devant une commission sénatoriale en 2015, qui était chargée d'étudier ce problème de la pollution de l'air.
Cette position, assez curieuse pour un médecin, a cependant trouvé une explication très simple. Ce docteur est, comme l'a révélé le journal Libération en 2016, employé par le groupe Totale depuis près de 20 ans. Jusqu'à 170000 euros par an. Pour deux demi-journées de travail par semaine.Et seulement pour envoyer tel employé malade dans tel ou tel établissement hospitalier. Cela vous semble grassement payé ? Effectivement. D'autant que l'homme bénéficiait, en plus, d'un siège au conseil d'administration de la Fondation Total, ainsi que de multiples avantages en nature (voiture de fonction, etc).
Cette affaire est le genre d'histoire qui m'a donné envie de créer ce blog. Parce que lorsqu'on tombe sur des cas pareils, on ne peut pas ne pas en parler, on ne peut pas ne pas réagir. A moins de vouloir faire un ulcère, il est indispensable de discuter de toutes ces affaires qui mettent le moral dans les chaussettes et vous font perdre votre foi en l'humanité. D'autant quand on voit comme ce genre de personnes s'en sort systématiquement sans le moindre dommage. Car il ne faut pas se leurrer : les Aubier, les Fillon, les Sarkozy et compagnie, ne seront jamais jugés pour leurs errements, ne paieront jamais pour leurs malversations. Raison pour laquelle les projets de moralisation de la vie publique ne sont que de la poudre de perlimpinpin qui nous est jetée au visage. La preuve : même le ministre de la Justice se permet de faire pression sur les journalistes pour l'enquête concernant les emplois fictifs du MoDem au Parlement européen. Sans la moindre gêne, et ce à peine arrivé à son ministère. Hey, pourquoi s'en priverait-il ? Il sait que comme Aubier, Fillon ou Chirac, il passera toujours entre les mailles du filet...