mercredi 14 juin 2017

Hypocrate...

Non, il n'y a pas de faute d'orthographe dans le titre de ce billet. Celui-ci correspond parfaitement au sujet du jour : un mélange d'Hippocrate et d'hypocrite. Aujourd'hui, je vais en effet vous parler de Michel Aubier.
Pneumologue réputé, Michel Aubier a écumé durant des années les plateaux télé pour donner son avis sur la pollution de l'air. Et le discours qu'il n'a cessé de marteler, c'est que les particules fines du diesel ne sont pas si dangereuses que ça. Il l'a même répété devant une commission sénatoriale en 2015, qui était chargée d'étudier ce problème de la pollution de l'air.
Cette position, assez curieuse pour un médecin, a cependant trouvé une explication très simple. Ce docteur est, comme l'a révélé le journal Libération en 2016, employé par le groupe Totale depuis près de 20 ans. Jusqu'à 170000 euros par an. Pour deux demi-journées de travail par semaine.Et seulement pour envoyer tel employé malade dans tel ou tel établissement hospitalier. Cela vous semble grassement payé ? Effectivement. D'autant que l'homme bénéficiait, en plus, d'un siège au conseil d'administration de la Fondation Total, ainsi que de multiples avantages en nature (voiture de fonction, etc).
Cette affaire est le genre d'histoire qui m'a donné envie de créer ce blog. Parce que lorsqu'on tombe sur des cas pareils, on ne peut pas ne pas en parler, on ne peut pas ne pas réagir. A moins de vouloir faire un ulcère, il est indispensable de discuter de toutes ces affaires qui mettent le moral dans les chaussettes et vous font perdre votre foi en l'humanité. D'autant quand on voit comme ce genre de personnes s'en sort systématiquement sans le moindre dommage. Car il ne faut pas se leurrer : les Aubier, les Fillon, les Sarkozy et compagnie, ne seront jamais jugés pour leurs errements, ne paieront jamais pour leurs malversations. Raison pour laquelle les projets de moralisation de la vie publique ne sont que de la poudre de perlimpinpin qui nous est jetée au visage. La preuve : même le ministre de la Justice se permet de faire pression sur les journalistes pour l'enquête concernant les emplois fictifs du MoDem au Parlement européen. Sans la moindre gêne, et ce à peine arrivé à son ministère. Hey, pourquoi s'en priverait-il ? Il sait que comme Aubier, Fillon ou Chirac, il passera toujours entre les mailles du filet...