jeudi 5 octobre 2017

Le mal-logement

Sur le front du mal-logement, la plupart des indicateurs sont au rouge. Près de 15 millions de personnes sont aujourd’hui victimes de la crise du logement et soumises à des formes plus ou moins graves de mal-logement : 4 millions sont mal logées et 12 millions fragilisées dans leur rapport au logement (dont un million entrent dans ces deux grandes catégories). Loin de régresser, le mal-logement s’installe même s’il est difficile de comparer l’évolution, entre 2006 et 2013, du nombre total de mal-logés. Malgré tout, il est possible pour la plupart des indicateurs du mal-logement, de dégager des tendances significatives. La plupart de ces chiffres, issus de l’Enquête nationale Logement ou de données administratives, montrent une dégradation de la situation, qu’il s’agisse du nombre de personnes sans domicile (en hausse de 50 % entre 2001 et 2012), de l’hébergement contraint chez des tiers (+ 19 % pour la période 2002-2013), de la part des ménages ayant froid (+ 72 % entre 1996 et 2013), des assignations en justice pour impayés (+ 21 % entre 2006 et 2015) et des expulsions (+ 33 % entre 2006 et 2015), de la difficulté à déménager (mobilité résidentielle en baisse de 13 % entre 2006 et 2013) ou de l’attente d’un Hlm (la hausse du nombre de demandeurs est de 12 % entre 2006 et 2013). La crise n’est pas forcément là où on l’attendait. Les locataires continuent de payer leur loyer, puisque le nombre de locataires en impayés semble stable à près de 500 000 ménages, après une hausse marquée entre 2002 et 2006. Mais à quel prix… En 2013, les Français sont 6 % de plus à se serrer en surpeuplement accentué qu’en 2006, alors que ce grave problème semblait en décroissance continue depuis des décennies. 42 % de plus à subir un effort financier excessif pour payer leur logement. 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage à cause de son coût.